mardi 11 mai 2010

La princesse et la grenouille



En 2004, Disney annonce que « Home on the Range » (aka « La ferme se rebelle » pour les français) sera leur dernière production 2D, l'ère des dessinateurs via pc étant devenue plus importante que le coup de crayon/pinceau des artistes « classiques ».
Deux ans plus tard, le studio renait de ses cendres, et décide de s'atteler au projet de « La Princesse et la Grenouille » (ou « The Princess and the Frog »), dont la sortie est programmée pour fin 2009 début 2010.
Ron Clements et John Musker, qui, autrefois, ont écrit et réalisé notamment La Petite Sirène, Aladdin, et Hercule, sont chargés d'écrire et de réaliser ce nouvel opus, qui traite d'une jeune femme afro-américaine, à la Nouvelle Orléans, au début du vingtième siècle.
L'histoire est décrite dans les grandes lignes, grâce à quelques premières images rendues rapidement publiques : une jeune femme, habillée comme une princesse, embrasse une grenouille et... se transforme à son tour en grenouille.

Tiana, une jeune fille optimiste, poursuit le rêve de son père : celui d'ouvrir son propre restaurant. Amassant les pourboires, les salaires, depuis qu'elle travaille comme serveuse, elle se rapproche de son but, lorsque, suite à une échéance trop serrée, elle se retrouve embarquée dans une grosse fête costumée, donnée par « Big Daddy » La Bouff, l'homme le plus riche de la ville, père de Charlotte, une amie d'enfance de Tiana.
Simultanément, l'extravagant et insupportable prince Naveen arrive en ville, pour s'amuser, et trouver un mariage qui pourrait l'entretenir, car, ses royaux parents lui ont coupé les vivres. Chantant dans la ville, attirant tout le monde par sa bonne humeur, lui et son valet croisent le Docteur Facilier, un sorcier vaudou aux aspirations maléfiques, qui a « des amis de l'au-delà ».
Le prince Naveen est transformé en grenouille, et son valet se retrouve dans le corps de l'agaçant narcissique héritier de Maldonia.
Bien sûr, le prince Naveen et Tiana finissent par se retrouver au même endroit au même moment (à savoir à la grosse fête costumée de La Bouff), le fastidieux batracien la confondant avec une véritable princesse, il lui propose un gros roulage de pelle, et un pactole à la clef pour qu'elle puisse ouvrir son restaurant. Comme tant de nombreuses femmes, Tiana fait l'erreur fatale de le croire, et se retrouve avec de longues pattes vertes, et en état de danger, puisque tout le monde veut les tuer (et peut-être les manger avec un peu d'ail).
Les deux compagnons, malgré eux, sont embringués dans une aventure piquante, avec Louis, un alligator mordu de jazz, et Ray, une luciole parlant avec un accent à couper des saucissons gaumais. La destination de leur voyage? La repère de Mama Odie, une sorcière vivant dans les marais. Mais bien sûr, s'ils peuvent arriver là avant que Facilier et ses ombres démoniaques y soient avant...


Très drôle, hilarant, ce nouveau Disney introduit des personnages bien construits, intéressants : Tiana, une jeune fille émouvante, mais dure comme un roc, qui poursuit son rêve d'enfance tandis que Naveen, en grossier merle imbu de sa personne, peut surprendre tout au long de l'histoire, par ses capacités de maturation. Louis, l'alligator qui joue de la trompette, est un bon vivant attachant, dont le seul souhait est d'un jour pouvoir jouer en public, avec de vrais musiciens, sans que ceux-ci s'enfuient à sa vue. Ray, la luciole édentée avec sa façon de parler tellement particulière, assure la partie humour, tout en rendant les choses presque sentimentales. Même si on ne la voit pas énormément, Charlotte La Bouff est aussi très drôle, en gamine capricieuse mais avec un fond sympathique non négligeable.
Mais la partie d'un Disney qu'on ne peut jamais oublier, c'est le méchant. Loin d'être aussi charismatique que Maléfique dans la Belle au Bois Dormant, le Docteur Facilier est à mi-chemin entre Jafar d'Aladdin (physiquement) et le Seigneur des Ténèbres de Taram et le Chaudron Magique (pour le côté « total evil ») : il est effrayant, manipulateur, comploteur, et aidé par des forces obscures particulièrement monstrueuses (qui glissent sur le sol à une vitesse ahurissante).



Alors que les derniers Disney en 3D ont fait des flops (The Wild, Bienvenue chez les Robinson, Volt, star malgré lui), les Pixar continuent de progresser et de remporter un succès fou auprès du public ; on pouvait aisément se questionner sur la probable qualité d'un nouveau long-métrage. Le résultat est encourageant : La Princesse et la Grenouille présente une histoire combinant des thèmes amusants et presque philosophiques, dans un décor fabuleux (les bayous sont magnifiques, les dessins sont soignés) avec une bande-son à faire danser votre feu grand-père.