lundi 31 mai 2010

Films honteux - Mean Girls


(Pour films honteux)

C'était à l'époque où
Lindsay Lohan ne prenait pas de drogues, se brossait les dents tous les matins, et ne couchait pas avec le premier venu. Il y avait des publicités par milliers, qui pullulaient aux arrêts de bus, dans les gares : un nouveau film mettant en scène la célèbre rousse qui jouait quelques années plus tôt une paire de jumelles (et presque un télescope) était sorti, racontant l'intégration d'une paumé-loseuse dans un lycée où les Plastiques règnent en maîtres. Mon amie Camille et moi, sceptiques, mais amusées à l'idée de revoir Lohan trémousser les fesses, sommes allées à une séance, un après-midi, en nous jurant que putain personne ne devrait le savoir sinon trop la honte putain, un peu comme quand notre amie Simone nous a dit qu'elle avait perdu sa virginité avec le professeur de gym, en plein cours de math, un vendredi matin, alors que les oiseaux chantaient encore du Brel. Mean Girls, c'est simple, faut pas avoir fait anglais première langue pour savoir que ça veut dire « méchantes/mauvaises filles », ou même, je rappelle à notre aimable clientèle, « filles radines », parce que « mean », ça veut dire « personne qui n'aime pas dépenser trente cents pour les autres » (pour aller plus loin, si vous dites à quelqu'un « you're so mean » ça veut dire « tu es un gros enfoiré et je ne vois pas en quoi ça te dérange de me payer un macaron à cinquante cents, espèce de gros fils de riches »). Les mauvaises filles, ce sont celles qui font les tumeurs malignes, qui agissent en vraies petites putes, qui ne pensent qu'à leur nombril – souvent traversé par un piercing - , qui parlent dans votre dos, et passent plus de temps à lisser leur tignasse qu'à faire travailler leurs neurones. Le titre français de Mean Girls est « Lolita malgré moi », certes maladroit, mais témoignant de l'intrigue du film, malgré tout.
Cady Heron
(Lindsay Lohan) a passé son enfance en Afrique, à se prendre pour une gazelle, jusqu'au jour où ses parents lui ont fait le coup de décider de rentrer aux USA. Maladroite, peu douée pour les relations humaines (la pauvre gamine n'a pas été à l'école comme tout le monde, mademoiselle était homeschooled), elle n'arrive pas sans tracas au lycée. Après avoir passé son premier temps de midi à manger dans les toilettes, elle fait l'heureuse rencontre de Janis et de Damian « almost too gay to funtion », un duo inattendu mais sincère. S'intégrant dans son groupe d'amis, elle ne peut s'empêcher de remarquer les « Plastiques », un trio de nanas bonnes – mais putasses – dirigées par la reine des abeilles, la blonde Régina George (Rachel McAdams), diabolique petit bout de femme qui ne pense qu'à elle et sa prétendue beauté, comme la Reine dans Blanche-Neige. (Nous marquons une parenthèse, comme dans les apartés au théâtre où un personnage murmure au public qu'il a perdu sa culotte le soir du concert de Madonna ; loin de moi l'envie de critiquer le physique de Rachel McAdams, mais, soyons réalistes, son personnage se prend pour la fille la plus baisable du monde, même qu'elle est persuadée qu'elle filerait une érection au Pape en moins de dix secondes) Janis propose à Cadie de s'immiscer dans le groupe des Plastiques, pour rire, et découvrir ce qui se cache sous le sourire freedent de Régina. Restant innocente dans un premier temps, Cadie passe à la vitesse supérieure lorsque Régina, ayant appris que Cadie aimait bien son ex, Aaron, se met à ressortir avec lui. Une chose est sûre, maintenant, Cadie doit détruire Régina, et tous les moyens sont permis, entre filles, il n'y a que la loi de la plus salope qui prime. Le seul petit problème, c'est qu'en essayant de devenir comme Régina, Cadie s'est transformée en monstre de superficialité et d'imbécilité.

Scénario signé Tina Fey (madame Saturday Night Live), couleurs rosées, jeunes actrices prometteuses (du moins Rachel McAdams et Amanda Seyfried), Mean Girls, c'est avant tout une comédie pour adolescents avec un minimum d'intelligence et de sarcasme. Lindsay Lohan était encore mignonne, petite représentante idéale de Disney, elle n'était pas encore anorexique, et semblait dans une santé mentale encore passable. Bon, Mark Waters n'a pas inventé la poudre à lessiver (ni le vaccin anti-tétanos d'ailleurs), mais Mean Girls est sans doute son meilleur film, très scrapbook, mais certainement mieux que Ghosts of Girlfriends Past. Certaines scènes sont vraiment hilarantes, à faire sourire la Joconde aussi facilement que faire pleurer Britney Spears en direct chez Oprah. Les rôles de Gretchen Wieners, Karen Smith et de Damian semblent avoir été étudiés tout particulièrement pour relancer une dynamique absurde, tandis que Régina, elle est uniquement là pour les saloperies et les phrases assassines typiques. Si vous voyez Mean Girls, vous ne verrez plus jamais Rachel McAdams de la même façon, son interprétation transcendantale de Régina la faisant passer pour une immonde pouffiasse imbue d'elle-même et incapable de sentiments. Bon, ok, la fin est kikoo-fun, presque moralisatrice, mais on s'en fout, on s'est bien marrés pendant une heure trente, alors bon, le jeu en valait la chandelle, et bien plus si Rocco est disponible. Il n'y a pas de quoi avoir honte en fait, Camille et moi aurions dû avoir honte d'avoir été amatrices de Jonathan Davis, à treize ans.

mardi 25 mai 2010

13 going on 30 - Films honteux

(Quelque chose écrit pour une semaine à thème "films honteux" sur un site dont je ne vais pas citer le nom, tiens)






S'il faut parler des films dont on a honte, mais qu'on aime bien quand même, alors autant user l'encre du clavier sur 13 going on 30, traduit horriblement en Trente ans sinon rien pour les francophones. Le film est sorti en 2004, avec comme duo d'acteurs principaux Jennifer Gardner et Mark Ruffalo.
Il s'agit de l'histoire d'une adolescente qui se retrouve dix-sept ans plus tard, dans son corps d'adulte, avec comme cerise sur le gâteau la découverte des choix foireux qu'elle a fait tout au long des années.

En 1987, Jenna Rink, treize ans, une fille relativement ordinaire, aimerait faire partie des Six Chicks, la super bande à Lucy « Tam Tam », qu'elle pense être son amie, alors qu'elle n'est qu'une petite vipère vicieuse aimant profiter des autres. Jenna invite à l'occasion de son anniversaire les Six Chicks, une bande de mecs avec des vestons de sport, et son meilleur ami, Matt, qui est aussi son voisin. Les autres gamins se moquant de Matt et de Jenna, ils organisent une sorte de jeu qui tourne mal dans la mesure où Jenna est humiliée, tout comme Matt (qui a révélé par la même occasion ses sentiments à la jeune fille). Dans un accès de rage, de honte, et de tristesse, Jenna fait le souhait d'avoir trente ans, sans s'en rendre compte que la poudre de voeu vient de lui tomber dessus...
Jenna se réveille en 2004, dans le corps d'une femme de trente ans, dans un appartement géant, sans se souvenir des dix-sept ans passés, tout en ignorant totalement ce qui lui est arrivé, ce qu'elle fait actuellement, etc. Très rapidement, tout s'enchaîne et la vérité lui apparait clairement : elle travaille pour le magazine Poise (son rêve de gamine), sa meilleure amie, et collègue, n'est autre que Lucy « Tam Tam », Matt et elle ne se parlent plus depuis x années, et elle filtre même les appels de ses parents. Autre détail important : elle sort avec un joueur de baseball un peu pervers.

Pourquoi avoir honte d'apprécier 13 going on 30? Il n'y a pas de quoi avoir honte, on pourrait trouver pire, c'est sûr. Néanmoins, l'esthétique bubble gum, le sourire niais de Jennifer Gardner, l'histoire d'amour prévisible (bien qu'il y a encore une petite subtilité), ça n'aide pas vraiment, on vous l'accorde, c'est sûr.
C'est un film dont on connait déjà le refrain d'avance : elle va se rendre compte qu'elle est une grosse connasse, va tenter de changer, va tomber amoureuse de celui qui l'a aimée pendant de longues années (et lui, bien sûr, va rencontrer quelqu'un d'autre mais bien sûr retomber amoureux), sa vie sera un beau gros fake qu'il faudra remettre en état.

Par contre, il y a des tas de raisons de passer un bon moment et d'oublier ce qui nous a tracassé toute la journée : une BO sympathique très eighties (surtout Love is a Battlefield, pour une scène mémorable), des acteurs attachants (le sourire de Mark Ruffalo vaut toutes les promesses de vacances à l'autre bout du monde, même Andy Gollum Serkis a un rôle drôle), une intrigue pleine de rebondissements, de l'humour présent à tout moment. Le film est un vent de fraîcheur, une petite sucrerie un peu mièvre, mais qui, au moins, a le don de remettre un peu de baume rose et onctueuse au coeur.
Autre plus : Jennifer Gardner joue très bien l'ingénue, Judy Greer casse la baraque en vraie pouffe imbue de sa personne.

En gros, 13 going on 30, même si c'est une sorte de female remake de Big (avec Tom Hanks), est un film à sortir quand on déprime, quand rien ne va, et qu'on a besoin d'une bonne petite guimauve pour finir par se dire qu'il faut toujours faire attention à ce qu'on fait, comment on se comporte, parce qu'un jour, ça va se payer d'une façon ou d'une autre.



Réplique culte du film :
Jenna: Wait, listen to me. I'm 13! (Attends, écoute, j'ai treize ans!)
Lucy: Jenna, if you're gonna start lying about your age, I'd go with 27 (Jenna, si tu veux commencer à mentir sur ton âge, dis plutôt 27)

mardi 11 mai 2010

La princesse et la grenouille



En 2004, Disney annonce que « Home on the Range » (aka « La ferme se rebelle » pour les français) sera leur dernière production 2D, l'ère des dessinateurs via pc étant devenue plus importante que le coup de crayon/pinceau des artistes « classiques ».
Deux ans plus tard, le studio renait de ses cendres, et décide de s'atteler au projet de « La Princesse et la Grenouille » (ou « The Princess and the Frog »), dont la sortie est programmée pour fin 2009 début 2010.
Ron Clements et John Musker, qui, autrefois, ont écrit et réalisé notamment La Petite Sirène, Aladdin, et Hercule, sont chargés d'écrire et de réaliser ce nouvel opus, qui traite d'une jeune femme afro-américaine, à la Nouvelle Orléans, au début du vingtième siècle.
L'histoire est décrite dans les grandes lignes, grâce à quelques premières images rendues rapidement publiques : une jeune femme, habillée comme une princesse, embrasse une grenouille et... se transforme à son tour en grenouille.

Tiana, une jeune fille optimiste, poursuit le rêve de son père : celui d'ouvrir son propre restaurant. Amassant les pourboires, les salaires, depuis qu'elle travaille comme serveuse, elle se rapproche de son but, lorsque, suite à une échéance trop serrée, elle se retrouve embarquée dans une grosse fête costumée, donnée par « Big Daddy » La Bouff, l'homme le plus riche de la ville, père de Charlotte, une amie d'enfance de Tiana.
Simultanément, l'extravagant et insupportable prince Naveen arrive en ville, pour s'amuser, et trouver un mariage qui pourrait l'entretenir, car, ses royaux parents lui ont coupé les vivres. Chantant dans la ville, attirant tout le monde par sa bonne humeur, lui et son valet croisent le Docteur Facilier, un sorcier vaudou aux aspirations maléfiques, qui a « des amis de l'au-delà ».
Le prince Naveen est transformé en grenouille, et son valet se retrouve dans le corps de l'agaçant narcissique héritier de Maldonia.
Bien sûr, le prince Naveen et Tiana finissent par se retrouver au même endroit au même moment (à savoir à la grosse fête costumée de La Bouff), le fastidieux batracien la confondant avec une véritable princesse, il lui propose un gros roulage de pelle, et un pactole à la clef pour qu'elle puisse ouvrir son restaurant. Comme tant de nombreuses femmes, Tiana fait l'erreur fatale de le croire, et se retrouve avec de longues pattes vertes, et en état de danger, puisque tout le monde veut les tuer (et peut-être les manger avec un peu d'ail).
Les deux compagnons, malgré eux, sont embringués dans une aventure piquante, avec Louis, un alligator mordu de jazz, et Ray, une luciole parlant avec un accent à couper des saucissons gaumais. La destination de leur voyage? La repère de Mama Odie, une sorcière vivant dans les marais. Mais bien sûr, s'ils peuvent arriver là avant que Facilier et ses ombres démoniaques y soient avant...


Très drôle, hilarant, ce nouveau Disney introduit des personnages bien construits, intéressants : Tiana, une jeune fille émouvante, mais dure comme un roc, qui poursuit son rêve d'enfance tandis que Naveen, en grossier merle imbu de sa personne, peut surprendre tout au long de l'histoire, par ses capacités de maturation. Louis, l'alligator qui joue de la trompette, est un bon vivant attachant, dont le seul souhait est d'un jour pouvoir jouer en public, avec de vrais musiciens, sans que ceux-ci s'enfuient à sa vue. Ray, la luciole édentée avec sa façon de parler tellement particulière, assure la partie humour, tout en rendant les choses presque sentimentales. Même si on ne la voit pas énormément, Charlotte La Bouff est aussi très drôle, en gamine capricieuse mais avec un fond sympathique non négligeable.
Mais la partie d'un Disney qu'on ne peut jamais oublier, c'est le méchant. Loin d'être aussi charismatique que Maléfique dans la Belle au Bois Dormant, le Docteur Facilier est à mi-chemin entre Jafar d'Aladdin (physiquement) et le Seigneur des Ténèbres de Taram et le Chaudron Magique (pour le côté « total evil ») : il est effrayant, manipulateur, comploteur, et aidé par des forces obscures particulièrement monstrueuses (qui glissent sur le sol à une vitesse ahurissante).



Alors que les derniers Disney en 3D ont fait des flops (The Wild, Bienvenue chez les Robinson, Volt, star malgré lui), les Pixar continuent de progresser et de remporter un succès fou auprès du public ; on pouvait aisément se questionner sur la probable qualité d'un nouveau long-métrage. Le résultat est encourageant : La Princesse et la Grenouille présente une histoire combinant des thèmes amusants et presque philosophiques, dans un décor fabuleux (les bayous sont magnifiques, les dessins sont soignés) avec une bande-son à faire danser votre feu grand-père.