jeudi 27 janvier 2011

Nightmare on Elm Street version 2010 à éviter


Pourquoi faut-il passer son chemin –et manger une tarte à la cerise avec un bon café- sans aucune hésitation plutôt que de perdre 95 minutes devant ce film ?

1. Le personnage de Freddy Krueger a perdu complètement sa verve, sa verge, sa berge ?!


Autrefois, ou en 1984, à l’époque où je n’étais qu’un ovule (enfin, une partie de ma personne), Nightmare on Elm Street est sorti au cinéma : Robert Englund interprétait avec brio un tueur fou à mi-chemin entre le look de Wolverine et celui de Kurt Cobain qui terrorisait – dans leurs rêves- les sales mômes de la rue d’Elm Street.
Englund incarna le tueur en série à sept reprises pour le cinéma, et dans de nombreux évènements dérivés comme dans de petites séries pour la télévision.
Bref, tout ça pour dire que Robert Englund est Freddy Krueger, son faciès est devenu synonyme de « un, deux, Freddy te coupera en deux, trois, quatre, rentre chez toi quatre à quatre, cinq, six, Freddy aime les salsifis ». Le personnage est indissociable de l’homme, l’homme renvoie inéluctablement au rire caractéristique de Freddy et à sa démarche de sapiens poivrot sapiens.
Quand pour la dernière version en date des Griffes de la Nuit en 2010, le choix s’est porté sur Jackie Earle Haley, la stupeur s’est emparée des fans des films des eighties : que ce soit Haley ou n’importe qui, personne ne peut remplacer Englund dans le rôle de Krueger?! Mais à nouvelle mouture, nouveaux moyens, nouveaux « personnages » : Robert Englund n’aurait pas pu souiller son nom avec le film reboot. De toute manière, cette nouvelle production avait d’emblée décidé de s’écarter des vieilleries dignes d’une série Z pour faire autre chose, qui resterait dans les annales. C’est ici qu’on pousse un soupir à faire frémir du côlon la mère Michel qui a perdu son chat.
Autre problème de taille si on passe le détail Englund, cette nouvelle version de Freddy nous dévoile un nouveau Freddy Krueger. Au lieu du détraqué né d’une femme qui le haïssait, on tombe sur un présumé pédophile, qui s’occupait (un peu trop visiblement) d’une bande de gosses. Oh merde, je viens de spoiler. Enfin, vu le film, ce n’est pas grave : au lieu d’entourer de mystère le tueur en série (et de le rendre encore plus effrayant), on le démystifie complètement, on rationnalise ses faits et gestes. Freddy n’est plus une icône incomprise terrifiante mais une raison valable de te tuer, Nancy, sale petite pute. La psychologisation extrême de Freddy en est même dérangeante : une grande partie du film décrit l’enquête que les gosses (enfin, vieux ados ou jeunes adultes, c’est au choix, 200 grammes de salami de Milan s’il vous plait) mènent pour comprendre les liens entre eux et ce type atroce qui transforme en cauchemars leurs rêves. Beaucoup de courants en psychologie considèrent que lorsqu’on arrive à comprendre une situation, à avoir tous les éléments-clefs en main, on peut passer à autre chose, se guérir de ses maux : il faut faire éclater la vérité. Est-ce dans les paradigmes du film d’épouvante/horreur de livrer toutes les explications rationnelles ? Est-ce que cela ne gâche pas le plaisir du film de tout avoir à portée de main ? Putain mais qui a bouffé le reste de tarte à l’aubergine qui dormait paisiblement dans mon frigo en attendant son prince –assiette- charmant ?
De plus, je m’excuse pour la poésie, mais, enfin, « qu’est-ce qu’on s’en branle » que Freddy a tripoté Samantha avec une barbie fuckin’ mermaid quand elle avait cinq ans et qu’elle croyait encore que les bébés sortaient des trous de cul des poules, ce qui intéresse vraiment le spectateur, c’est de pisser dans son froc, ou, de se marrer. Le premier opus des aventures nocturnes de Freddy –celui de 1984- fait osciller le spectateur entre angoisse et rire : la scène où Johnny Depp nous fait la fontaine de sang est à pisser de rire, la mère de Nancy qui cuve trop et qui semble toujours entre deux bouteilles assure un quota humoristique non-négligeable. Par contre, la scène du bain horrifie, et les endroits « sales » où Freddy entraîne les petits jeunes lorsqu’ils rêvent fournissent quelques sueurs glacées. Si excepte le film de 1985 – qui est purement ridicule, excellent pour rire à gorge déployée toute une soirée – le troisième film arrive à la cheville du premier opus. Et après, soyons réalistes, c’est de la merde. Mais de la merde drôle.
La nouvelle mouture de Freddy, c’est de la merde, mais de la merde pas drôle, le genre qui pue la gastro carabinée avec une infection du gros intestin. Que du bonheur pour la fosse septique : à part quelques éclats de rire certainement non-voulus, le film n’apporte rien de plus. A force de vouloir faire mieux, ils ont f ait pire.

2. De l’inutilité des remakes/reboots/autres/ta sœur

Hollywood fait des reboots/remakes, parce que c’est fun, ça fait rentrer un peu d’argent en plus, et les gens sont contents : et des gens contents, ça consomme. Je vais vous épargner ma théorie générale de la mondialisation en mode big brother et autres (TGDLMEMBBET) pour en arriver au fait : les remakes et reboots sont à la mode, il n’y a qu’à se souvenir du scandale Spiderman il y a peu.
A Nightmare on Elm Street n’était pas nécessaire à refaire : l’histoire de Freddy a été vue et revue, en 2003 ils ont tenté de le foutre en cohabitation forcée avec Jason, pour le plus grand (dé ?)plaisir de tous. Bref, on a fait le tour de l’histoire, et maintenant, Johnny Depp est vieux. Et Patricia Arquette a montré ses nichons plus d’une fois depuis son apparition dans le troisième film. Mais malgré tout, on prétexte que le tour de l’histoire n’est pas fait, que ce n’était pas crédible, qu’il faut recommencer, avec les moyens de notre si belle époque qui fait rimer HD avec décolleté (enfin, il me semble). Donc, on ne prend pas les mêmes et on recommence : adieu Englund, adieu le Freddy purement psychopathe qui adorait tuer les enfants, les ados, tout le monde, on le remplace par un pseudo-pédophile qui veut se venger des mômes qui ont dit à leurs parents « il m’a touché le kiki, et ce n’est même pas un curé, maman ». Bien entendu, le personnage central du film –hormis Freddy- est toujours une jeune femme prénommée Nancy mais on change son background pour la transformer en paumée-artiste-à-la-masse. S’il y a bien quelque chose qui se dégage des films d’horreur des eighties - à la façon d’une forte odeur de reblochon dans un frigo-, c’est l’esprit hard rock de la décennie. Cet esprit hard rock, symbole des jeunes rebelles qui sortent avec des bad boy et qui pourraient aussi chanter « Because i’m bad, i’m bad » est hyper important, et relativement charmant en fait. Cet esprit hard rock se traduit dans les choix scénaristiques, mais également dans l’esthétique générale du film (et de la plupart des films de la décennie). Il suffit de regarder les pochettes de cd de hard rock, de métal sortis pendant les eighties pour s’apercevoir que l’esprit trash, horreur règne également. La relation entre film d’horreur (des eighties) et métal est donc une combinaison intéressante, qui donne des résultats probants. Evidemment, cette association n’existe plus de nos jours, la seule liaison avec le genre horrifique réside dans l’utilisation de connasses hystériques qui gueulent autant que l’alarme de mon réveil, tous les matins.
(Bon, un moment parenthèse dans cet article garguantuesquement absurde, pour glisser quelques mots doux : les hystériques ont toujours existé dans les films d’horreur, c’est un fait avéré, vu et revu, mais actuellement, on a tendance à trouver des gourdes de plus en plus pétasses et de plus en plus hautes en décibels, un peu comme dans le porno finalement)
La poésie des années 2000 s’éloigne fortement du milieu hard rock : les jeunes glandent sur leurs ordinateurs, à refaire le monde sur facebook, sur google, et semblent avoir oublié que Master of Puppets est un des meilleurs albums métal de tous les temps. Ce nouveau épisode de Freddy est libéré des contraintes des premiers films, et est un film de son époque : un film high tech, entre surpsychologisation des personnages et des faits, qui ne fera même pas dresser un seul de vos poils pubiens, même par une température polaire.
Les films d’horreur en 2010, ça pue. Surtout quand on s’entoure d’acteurs dont le répertoire en termes d’expressions faciales ne dépasse pas la gueule de bovin ; Rooney Mara a beau ressembler à la talentueuse Emily Blunt, elle transpire l’insipidité, Kyle Gallner, rescapé de la saison deux de Veronica Mars serait presque crédible si son rôle n’était pas si inutile, et Katie Cassidy devrait envisager un rôle permanent dans le musée des horreurs. Jackie Earle Haley aurait dû y réfléchir à deux fois avant de signer pour jouer ce nouveau Freddy pathétique : un excellent acteur comme Haley a mieux à faire que d’interpréter des personnages mornes et absurdes. Bien sûr, si les acteurs sont pathétiques, ce n’est pas de leur faute, c’est celle des (pseudo-) scénaristes qui ont écrit cette bouse sans nom. Bien sûr. Mais dans les faits, les acteurs restent quand même pathétiques.

3. Pour résumer très vite, et conclure, oh oui.

« Un tien vaut mieux que deux tu, Laura ». A film nul, critique saugrenue : un énième reboot/remake stérile, juste bon à finir dans le bac « dvd à cinquante cents ».

samedi 1 janvier 2011

thématique : Elizabeth



Elizabeth I : quelques repères historiques

Elizabeth I nait en 1533, des amours de son père Henry VIII avec Anne Boleyn. Après trois ans dans l'opulence de la condition de princesse royale, la petite fille est déclarée bâtarde car sa mère vient d'être jugée coupable d'inceste (avec George Boleyn), d'adultère, et bien sûr, en conséquent, de haute-trahison. Elizabeth, grâce à la troisième femme d'Henry VIII – Jane Seymour -, pourra revenir à la cour, et, jouir de son statut de princesse grâce à la dernière épouse du roi, Catherine Parr. Les trois enfants du roi auront la possibilité de monter sur le trône, dans l'ordre suivant : d'abord Edward, ensuite Mary, et enfin Elizabeth.

A la mort d'Henry VIII, en 1547, Edward, âgé de neuf ans, ne peut prendre sa place, et donc, l'oncle de l'enfant, Edward Seymour devient Lord Protecteur. En 1553, Edward décède, en laissant sa couronne à une cousine, Jane Grey (il avait « déshérité » ses deux soeurs). Lady Jane Grey sera reine pendant neuf jours, avant d'être renversée par les partisans de Mary I. De 1553 à 1558, Bloody Mary règne, massacre tout sur son passage : la reine est la seule enfant d'Henry VIII de confession catholique, et elle ne peut accepter que son pays soit constitué de beaucoup protestants et de partisans de la Réforme. Finalement, en 1558, Mary succombe et Elizabeth, à vingt-cinq ans devient reine. Des quarante-quatre ans de règne de la reine rousse, on retient l'établissement des fondations de l'Anglicanisme, et, cerise sur le gâteau : l'accession de l'Angleterre au statut de première puissance mondiale. Ce statut, l'Angleterre le conservera jusqu'au début du vingtième siècle.


Elizabeth (1998)

Bloody Mary est sur le point de trépasser, et Philippe II, son mari, beaucoup plus jeune qu'elle et dégoûté de son épouse, repart en Espagne. Dans un accès de folie, alors que tous ses conseillers lui conseillent de faire exécuter sa demi-soeur Elizabeth – qui soi-disant complote derrière son dos – Mary la fait seulement séjourner à la Tour de Londres, et ne l'efface pas de la succession. A la mort de sa demi-soeur, Elizabeth devient reine de l'Angleterre, un pays dévasté de tout point de vue : économiquement, la couronne est endettée, politiquement, le pays est isolé du reste du monde, et religieusement, c'est bien pire, puisque la nouvelle reine est protestante, et ne bénéficie pas de la bénédiction de Rome (de plus, Elizabeth est une « bâtarde », elle est la fille de la « putain » d'Anne Boleyn, une bonne raison de la détester et de vouloir sa perte pour les catholiques).

Très vite, les conseillers de la Reine la mettent en déroute face à la menace externe Marie de Guise, la régente écossaise, et une pression est exercée sur la monarque pour qu'elle se marie, de préférence avec un français, le Duc d'Anjou (le neveu de Marie de Guise) bien que son ancien beau-frère, Philippe II, lui fait aussi les yeux doux. En plus de ces babillages, le plus grand danger est interne à la Cour : un des cousins d'Elizabeth, le duc de Norfolk – un noble extrêmement puissant- essaye de la faire tuer pour prendre sa place.

Elizabeth est un film historique très noir : à vingt-cinq ans, Elizabeth était certes plus préparée que son père Henri VIII lorsqu'il devint roi, mais pas prête : la situation compliquée de son pays n'a pas facilité ses débuts, désastreux. Une ambiance obscure, tressée par la vengeance, l'envie et le sentiment d'injustice, empoisonne le quotidien de la Reine qui, au début encore innocente et sensible, devient au fur et à mesure coriace et endurcie. La conjoncture des évènements ne joue pas en la faveur d'Elizabeth : Rome veut sa mort puisqu'elle est « la bâtarde », tout le monde veut profiter d'elle puisqu'elle est à la tête d'un royaume appauvri, sans armée, sans sous, sans foi, sans rien.

Le pari du film était de pouvoir évoquer les débuts de la Virgin Queen, qui, sont souvent méconnus, puisqu'on se plait à parler uniquement de l'acmé du règne : la défaite de l'Armada espagnole au profit de l'Angleterre, qui devient la première puissance.

Le film présente des personnages très importants, comme Francis Walsingham, le conseiller (et espion) le plus fidèle de la reine, qui lui sauvera plus d'une fois la peau, ou même Robert Dudley, le grand amour de la reine, qu'elle n'épousera jamais.

La conclusion du film est importante : ne voulant jamais d'un époux qui pourrait la diriger, et craignant pour son image de mener une vie débridée, Elizabeth décide de devenir "la Reine Vierge" en hommage à la Sainte Vierge : maquillage de circonstance, perruques adaptées, attitude pure ; la voici la métamorphose d'Elizabeth Tudor, jeune femme romantique en "The Virgin Queen", la reine bonne envers son peuple mais dure de caractère. Le choix de devenir la Reine Vierge est d'autant plus important qu'il symbolise l'attachement et le dévouement total de la Reine pour son pays.


Elizabeth : The Golden Age (2007)

En 1585, le très catholique Philippe II, souverain d'Espagne, n'a qu'un ennemi dans son sillage : l'Angleterre, représentée par son ancienne belle-soeur, Elizabeth I. Un nouveau complot voit le jour entre Philippe II, qui désire faire monter sa fille sur le trône d'Angleterre, et Mary Stuart, la reine d'Écosse (fille de Marie de Guise et de James V d'Écosse), avec notamment l'aide de Jésuites qui veulent de Mary Stuart comme reine également. La machination se trame, avec l'ombre de Walsingham qui erre non-loin dans l'espoir de déjouer les traîtres. En même temps, Elizabeth fait la rencontre de Walter Raleigh, un aventureux marin anglais, qui promet de servir loyalement sa reine pour toujours, surtout sur les terres qu'il vient de découvrir et qu'il a appelé "Virginia" en hommage à la souveraine.

Le climat obscur et incertain du premier film s'éclaircit, se désature, tout en gardant une place pour le doute : Philippe II a bien l'intention de lancer sa grande Armada (une centaine de bateaux de guerre) contre l'Angleterre, et de décapiter (ou même pire) Elizabeth. Le danger vient aussi bien de l'ancien beau-frère que du côté de la cousine écossaise, qui, derrière sa "grande âme catholique" convoite un nouveau trône.

Les guerres de religion occupent une place prépondérante dans le film : le fait d'être protestant ou catholique définit les aspirations, les risques prêts à être encourus, le danger. La reine protestante n'est jamais en sécurité : les jésuites œuvrent pour sa perte dans son pays, et à l'extérieur, que ce soit à Rome, en Écosse, ou à la Cour de Philippe II, tous veulent sa mort.

L'ensoleillement du film réside dans les relations d'Elizabeth : avec sa favorite, appelée également Elizabeth, et avec Walter Raleigh qui l'exalte véritablement : ses deux amours vont même se rencontrer et s'en aller, pour l'ironie du sort, pour enfermer la souveraine encore plus dans sa solitude forcée. C'est même Elizabeth I qui pousse (inconsciemment) sa favorite dans les bras de l'intrépide navigateur : comme si elle ne pouvait pas refuser à ceux qu'elle aimait ce qu'elle ne peut avoir. La Reine est teintée de mélancolie, de choses qui la rongent parce qu'elle ne peut plus les embraser : en devenant la Virgin Queen, elle a laissé partir en fumée la vie à deux, la possibilité d'enfanter. Elizabeth I n'est pas la mère d'un enfant, mais la mère de son peuple : c'est son choix de vie.


Critique des films

D'emblée, il faut préciser que les films ne sont pas historiquement parfaits : vu le but qu'ils sont censés remplir, c'est-à-dire distraire et présenter d'une façon "simplifiée" les évènements pour ne pas effrayer et faire fuir les spectateurs, il est logique que l'histoire d'Elizabeth soit romancée. Les détails changés ne sont néanmoins pas "gros comme des montagnes" : dans le premier film, par exemple, on présente d'une façon romantique l'histoire entre la Reine et Robert Dudley, pour donner un peu de sucre dans une histoire amère (même si la fin du film présente une situation plus aigre que sucrée...).

Concernant le deuxième film, la triche du point de vue historique est un peu plus présente pour certains détails : on voulait faire un melting pot d'émotions, de situations, pour appréhender plus globalement le personnage d'Elizabeth, alors, Michael Hirst a écrit un scénario qui schématisait les relations Philippe II – Mary Stuart – Elizabeth et le bordel avec l'Armada.L'Armada, en réalité, n'était pas qu'une déclaration de guerre de l'Espagne vers l'Angleterre, mais le symbole de la haine entre catholiques (espagnols) et protestants (les anglais ont été aidés par les hollandais). La tentative d'assassinat orchestrée par Thomas Babington ne put jamais connaître un dénouement réel, puisqu'il fut arrêté avant d'avoir pu faire quoi que ce soit. L'autre détail à avoir été falsifié est le rôle joué par Raleigh dans la victoire anglaise contre l'Armada : l'Histoire retient le nom de Francis Drake, un corsaire anglais, comme celui qui fut le grand héros. Néanmoins, étant donné la place qu'on voulait donner à Raleigh, il fallait le voir un peu plus : il fut un prétendant de la reine Elizabeth pendant un moment, mais finalement, se maria secrètement avec une des dames de compagnie avec qui il eut un enfant, quelques années après la défaite de l'Armada; chose qu'Elizabeth ne lui pardonna pas, puisqu'elle le fit enfermer à la Tour de Londres.

Elizabeth I est interprétée dans les deux films par l'irréprochable Cate Blanchett, grandiose, dont le regard inspire grandeur et sagesse dans le deuxième film, et volonté dans le premier. Sa métamorphose est intéressante, et jamais, on ne peut douter que Blanchett était la personne idéale pour endosser le(s) rôle(s). Walsingham est joué par un inquiétant Geoffrey Rush, au sommet de son étrangeté dans le premier volet, et malade et usé par le temps dans le second, mais toujours volontaire et présent.

Des seconds rôles on retiendra aussi pour le premier film : Joseph Fiennes (Dudley), Daniel Craig (Ballard), Vincent Cassel (le duc d'Anjou), Fanny Ardant (Marie de Guise), Kelly Macdonald (Isabel, la dame de compagnie).

Pour le second film, un casting excellent encore une fois : Rhys Ifans (le jésuite), Clive Owen (Raleigh), Samantha Morton (Mary Stuart, reine d'Écosse), etc.

La réalisation des deux films est assurée par Shekhar Kapur.


En conclusion

Le règne d'Elizabeth I n'est pas appelé l'Age d'Or pour rien : la souveraine a fait tout son possible pour redresser son royaume, le hisser le plus haut qu'elle pouvait. Elle est connue pour avoir été une femme de caractère, brillante et cultivée. Les deux films rendent hommage à sa personne, en montrant souvent sa force de caractère inébranlable, mais aussi, ses faiblesses, ses inquiétudes. Le deuxième film est porté par un sentiment de nostalgie, nostalgie d'amour, de passion, d'aventures : la Reine est enchaînée au destin de l'Angleterre, ne peut partir loin avec Raleigh, vivre d'amour et d'eau fraîche. Cette intrusion d'une touche de regrets rend son histoire encore plus belle, et son personnage encore plus riche, plus complexe.

Voici donc deux films à voir, pour sa culture, pour les décors, pour l'ambiance, et bien évidemment pour Cate Blanchett, une des meilleures actrices de sa génération.