lundi 8 décembre 2008

[Panthéon] Blue velvet de David Lynch






Après l'accueil très mitigé de Dune, David Lynch sort, en 1986, Blue Velvet.
Ce film certes conventionnel comparé à d'autres oeuvres de Lynch, réconcilie le public avec le cinéaste et lui permet de faire par la suite, la série Twin Peaks.

Jeffrey Beaumont, en allant visiter son père à l'hôpital, trouve une oreille humaine dans un champ. Lui qui croyait habiter dans une petite ville sans histoire est tellement intrigué par sa découverte qu'il décide de mener sa petite enquête avec l'aide de Sandy, la fille de l'inspecteur Williams. Les premières informations qu'ils détiennent les mènent sur la piste de Dorothy Vallens, une chanteuse...

Blue Velvet est un film coup de poing. Coup de poing pour les apparences, qui sont, définitivement toujours trompeuses, pour les petites villes tranquilles qui ne sont que des repères à pervers. It's a strange world.
Il n'y a qu'un pas à faire pour accéder au malsain : Jeffrey, sans s'en rendre compte, franchit ce pas en se laissant guider par sa curiosité, de manière plutôt obsessionnelle, en s'introduisant chez Dorothy Vallens, et en ayant une relation avec celle-ci.

Les fifties s'en prennent aussi dans les gencives : une des premières images du film est celle d'une ville carte postale, où les habitants semblent gentils, parfaits et heureux. La plus grosse partie du film se moque de cette attitude, et tend à montrer que les gens des fifties étaient aussi mal barrés dans leurs têtes que ceux des années septante, nonante etc. Au final, les dernières images de Blue Velvet sont idylliques : les apparences sont revenues, tout va bien, l'horreur est révolue... Du moins pour le moment.
A noter : Lynch n'hésite pas à utiliser des chansons des fifties-sixties romantiques dans les moments les plus glauques.

Il y a toujours un mauvais, une raclure irrationnelle qui terrorise la tranquillité des gens, en apparence, biens. Franck Booth est une figure caricaturale, un mélange entre omniprésence de l'inconscient, des pulsions, des émotions et folie. Il est, avec BOB de Twin Peaks, un des personnages les plus sombres et dangereux de l'univers de David Lynch.

Blue velvet est chef-d'oeuvre qui ouvre la voie à Twin Peaks où quelques symboles de Blue Velvet seront exploités plus en profondeur: l'adolescent / le jeune adulte curieux qui mène son enquête, le méchant irrationnel et avide de voir de la souffrance, la belle femme n'ayant plus toute sa tête parce qu'elle est accablée par le méchant, une chose insolite qui se produit dans une ville sans bruit qui va révéler l'horreur qui se trame en permanence, etc.




Une scène terrible.