jeudi 2 avril 2009

Milk de Gus Van Sant



Gus Van Sant, après son dernier long-métrage Paranoid Park, revient à une réalisation plus conventionnelle pour son film sur Harvey Milk, le premier homme ouvertement homosexuel élu à un poste important (supervisor for english) : conseiller municipal de la ville de San Francisco en 1977.

D'abord, je vais m'écarter un peu du film pour donner mon avis sur des choses que j'ai lues, entendues, et j'en passe. Parce que je pense que c'est important d'en parler maintenant plutôt que dans les dernières lignes (bien qu'en théorie, il parait que les gens se souviennent surtout des dernières lignes, bref).
J'aimerai déclarer que selon moi, en toute objectivité, Milk n'est pas une propagande "soyez gays et respectez-les au point de devenir gays", mais, plutôt, l'illustration de la vie d'un homme qui s'est battu pour des droits civils. Bien sûr, cet homme était homosexuel, bien sûr, il voulait protéger les droits des homosexuels en ces moments peu enclins à la tolérance et à la liberté pour tous, etc, mais, son combat s'inscrit dans les droits civils. Et non, ne mangez pas votre index, vous savez très bien que ça peut être un combat pour les homosexuels, mais aussi pour les femmes, qui, jusqu'il y a quelques années étaient aussi discriminées dans les pays occidentaux(et, pourtant, elles avaient les cathos derrière leurs fesses vu qu'elles ne vivaient pas dans le pêché*), ou même pour les gens de diverses origines ethniques, pas besoin de citer Martin Luther King, etc. Là où j'ai envie d'en venir, c'est au fait que finalement, tous ces combats concernent les droits des citoyens, du peuple. Parce que nous sommes des êtres-vivants, des citoyens, avant d'être des hétéros, des homos, des noirs, des jaunes, des femmes etc. Tout cela n'est que de l'ordre du détail.

Milk, est du point de vue de la réalisation conventionnel, dans la mesure où Van Sant n'a pas décidé de nous offrir une réalisation comme celle de sa grosse dernière vague artistique qu'on peut qualifier de "plans très longs qui durent un temps maximum, vive l'introspection". Voulant sans doute atteindre une grande part de la population, ou jugeant tout simplement qu'une histoire pareille n'avait pas besoin de trop de plans artistiques et hyper introspectifs parce qu'elle se voulait être d'abord une biographie la plus fidèle possible, Van Sant a donc opté pour une réalisation fluide, entrecoupée d'images d'archives et de commentaires de Sean Penn ( le film s'ouvre sur Milk/Penn qui enregistre des cassettes où il raconte son histoire parce qu'il sait qu'il va être assassiné).

Le film retrace donc l'histoire de Harvey Milk, des six dernières années de sa vie, passées à se battre pour les droits des homosexuels dans une Amérique puritaine pas friande de tolérance.
Ainsi, sa lutte contre la Proposition Six, un référendum visant à licencier les enseignants homosexuels (et adoptée dans certains États des USA), et contre toute forme de discrimination dans sa propre ville de San Francisco, ne lui a pas attiré que des amis. C'est donc une pluie de menaces de mort qui l'a trempé du début à la fin de sa carrière politique.

Ce qu'il y a de touchant dans le film, outre la prestation de Sean Penn, c'est qu'il parle d'une bataille pour les droits légitimes des citoyens ; Milk se battait pour ne pas que Briggs et d'autres puritains pourrissent la Californie en y faisant voter des lois qui avaient fait trembler d'autres États et qui visaient à ce que toute personne étant homosexuelle soit naturellement discriminée en matière de boulot, de logement etc.

Un film à voir, entre autre pour sa propre culture générale, mais aussi, pour la réflexion qu'il procure.


(avec le commentaire d'introduction de Gus Van Sant)


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