Retour à Cold Mountain, Cold Mountain en anglais, est le cinquième film réalisé par Anthony Minghella, sorti en 2003, avec comme acteurs principaux Nicole Kidman, Jude Law, Renée Zellweger, racontant l'histoire d'un confédéré déserteur cherchant à revenir à sa bien-aimée.
Ada Monroe (Kidman), jeune femme de la bonne société, rejoint son père à Cold Mountain, petite ville de Caroline du Nord peu avant la Guerre de Sécession. Dès son arrivée, elle fait la connaissance du timide W.P Inman (Law) visiblement épris d'elle, et ne tarde d'ailleurs pas à tomber également sous le charme du jeune homme. Maintenant une relation très courtoise, leur histoire platonique est éreintée lorsqu'ils échangent enfin un baiser fougueux le jour où Inman part à la guerre, sous le drapeau des sudistes.
Les amoureux promettent de s'attendre.
Trois ans plus tard, Inman est toujours vivant, mais l'horreur de la guerre le ronge intérieurement. Le jeune homme finit par se faire blesser à la gorge, et est éloigné du champ de bataille. Un jour, une jeune femme lui lit une lettre d'Ada, qui lui annonce qu'elle est désespérée et qu'elle attend son retour. Inman décide de devenir un déserteur, et malgré les dangers que cela implique, de retourner à Cold Mountain, loin de cette folie humaine, près de celle qui fait battre son coeur.
Cold Mountain suit deux histoires : celle d'Inman, de son odyssée , et celle d'Ada, devant se débrouiller seule dans la ferme, son père étant mort. Heureusement pour la jeune femme, Ruby Thewes (Zellweger), vient la rejoindre et l'aider.
Cold Mountain raconte donc l'histoire d'amour à distance entre deux protagonistes, qui évoluent dans des milieux hostiles : les milices des villes où Inman passe, les rencontres malheureuses, la milice de Cold Mountain et leur folie meurtrière, l'hiver rude.
Tout au long du film, on se demande réellement si les personnages vont survivre aux désastres qui tombent sur eux, écrasant parfois tout espoir.
Parmi les rencontres marquantes d'Inman, il y a Veasey (joué par Philip Seymour Hoffman) le révérend obsédé par le sexe, et Sara (Nathalie Portman), la femme seule avec un jeune nourrisson malade qui prouve qu'elle a beau avoir un visage angélique d'une fragilité conséquente, elle sait se défendre. Toutes ces bribes de vies, ces personnages souffrant également de la guerre, dans des situations spéciales, rajoutent une dimension au film, lui donnant une humanité sans précédent.
Pourtant, la milice de Cold Mountain, par ses actes crapuleux, fait penser à tout sauf au terme « humanité ». Ils restent néanmoins des humains, avides de pouvoir, pensant avoir tous les droits (ce genre de personnage existe depuis toujours dans la vie de tous les jours).
Anthony Minghella aimait raconter de belles histoires d'amour, il l'avait prouvé avec Cold Moutain, et six ans plus tôt avec le magnifique « Le Patient Anglais ». Ses histoires racontaient comment des individus « normaux » se retrouvaient dans des situations « extraordinaires » et devaient s'extraire de problèmes relativement « mortels » (au sens propre).
C'est avec beaucoup de talent, une certaine poésie, que Minghella réalisa Cold Mountain, d'une façon certainement sobre, mais efficace. Félicitations à l'équipe technique (photographie, costumes, musique, décors), qui a rendu un travail digne d'un grand film.
Cold Moutain est un film long (mais pas lent), qui prend à la gorge, propulse le spectateur dans un état tantôt proche de l'effroi (les différents protagonistes nagent parfois dans la tragédie), tantôt semblable à un éclat de rire, la touche humour étant assurée par Zellweger.