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samedi 7 août 2010
king kong
La légende veut que quelque part, en Nouvelle-Zélande, le petit Peter Jackson, âgé de neuf ans a vu un jour King Kong – la version de 1933 – et que cette vision a bouleversé la vie de cet enfant, lui faisant prendre conscience que son avenir était dans la réalisation de films. Avec les moyens de bord – c'est-à-dire ses jouets et une caméra familiale – il réalise même sa propre version de la scène où le gigantesque gorille est sur l'Empire State Building, à New-York.
La carrière de Peter Jackson prend son essor, quelques années plus tard, d'abord dans un registre horrifique (style très apprécié par le réalisateur) avec une touche de fantastique. Il se plonge dans des films très oniriques (Créatures Célestes), avec un goût toujours très prononcé pour le macabre.
Néanmoins, l'apogée de son succès est atteint en 2001, lors de la sortie du premier volet de sa trilogie de Lord of the Rings, l'adaptation des romans de Tolkien, une saga d'heroic fantasy.
En 2003, fort du succès de Return of the King, Jackson a enfin l'opportunité de réaliser sa version de King Kong, fidèle à celle de 1933, avec juste comme différence des techniques évoluées pour rendre plus réaliste le film. Autre dissimilitude : le film de 1933 ne fait qu'une heure trente, alors que la version de Jackson dure trois heures.
C'est dans un projet colossal que se lance à corps perdu Jackson, avec ses acolytes Frances Walsh et Philippa Boyens pour l'écriture du scénario, mais également pour les décors (tout a été tourné en Nouvelle-Zélande, comme pour Lord of the Rings), les personnes présentes sur le plateau (pas loin de deux mille figurants), le tournage en lui-même (plus de quatre mois de tournage).
En 2005, après plus de deux ans de production, tournage, et post-production, le gorille géant envahit les écrans. Les critiques sont plutôt unanimes : il s'agit d'un "bon film", même s'il est moins bien coté que The Return of the King, le Jackson précédent, la conclusion de la trilogie de Lord of the Rings.
King Kong est donc le remake très fidèle de King Kong de 1933 : Jackson a respecté le déroulement de l'intrigue, la lenteur caractéristique des vieux films. King Kong a donc toutes les attributs d'un vieux film (lenteur, actrice principale qui ressemble à une sorte de poupée, sentiments timorés entre protagonistes) sauf qu'il est tourné avec les moyens actuels, et que forcément, il est extrêmement visuel, très beau (antithèse parfaite de l'ancienne version qui est très kitsch à cause de toutes les invraisemblances, comme par exemple, la taille changeante de King Kong).
La reconstitution du New-York des années trente est magnifique, la direction artistique du film a fait un gros boulot qu'on ne peut qu'acclamer. Concernant Skull Island, tout a été tourné en Nouvelle-Zélande, constitué sur place, comme Jackson l'avait fait pour la trilogie de Lord of the Rings.
King Kong bénéficie également d'un excellent casting, mené avec beaucoup de sensibilité par la charmante Naomi Watts, une poupée de cire poignante. Jack Black s'illustre particulièrement, son rôle étant aussi insensible et égocentrique qu'il est possible d'imaginer, tandis qu'Adrien Brody endosse la veste du sauveur de service, du type bien (ce qui contraste parfaitement avec le rôle de Jack Black).
Apparitions remarquées de Jamie Bell (Billy Elliot), Colin Hanks, Thomas Kretschmann.
Andy Serkis tient le rôle d'un matelot en même temps qu'il fait King Kong (selon les mêmes procédés que ceux de Lord of the Rings, quand il interprétait Gollum).
Ann Darrow (Naomi Watts), jeune comédienne, se voit évincée avec sa troupe de la salle où ils donnaient leur spectacle, sans même avoir été payés. Sans le sou, affamée, Ann erre dans New-York et se fait sauver la mise par Carl Denham (Jack Black) un gentilhomme en apparence, qui se révèle être un réalisateur de films cherchant une jeune première pour tourner un long-métrage se passant sur la mer, sur un bateau.
Ann accepte de participer au projet, sans savoir que plus tôt dans la journée, Carl s'est fait destituer du projet par les producteurs et que c'est clandestinement qu'il veut entreprendre la poursuite du tournage – avec une nouvelle actrice, c'est-à-dire Ann.
Le soir même de sa rencontre avec Denham, Ann embarque donc sur le SS Venture, avec un équipage composé de personnes qui alimentent les cirques comme en témoignent les nombreuses bouteilles de formol, et, pour la touche artistique, avec Jack Driscoll (Adrien Brody), un écrivain que la jeune femme admire.
Au fur et à mesure du tournage, une idylle naissante se tresse entre Driscoll, le scénariste, et Darrow, l'actrice principale, alors que l'équipage découvre la véritable destination du bateau : l'île du Crâne (skull Island), une île réputée mortelle...
Lorsque le bateau arrive près de l'île, les évènements s'enchaînent rapidement : Ann est kidnappée et donnée en sacrifice par les habitants de l'île à King Kong, un gorille géant.
L'histoire de King Kong est connue et re-connue : une jeune femme est donnée par une poignée d'autochtones bizarres à un singe géant, quelque part, sur une île près de Sumatra. La jeune femme est d''abord terrifiée, mais une histoire d'amour ou d'amitié – selon les personnes – se dessine entre les deux individus sur l'île. Les compagnons de la jeune femme veulent la retrouver, se frottent (et se piquent) à la faune de l'île, qui ne leur laisse pratiquement aucune chance. Une poignée d'élus arrivent à "sauver" la jeune femme et à capturer le monstrueux gorille qui semble être une pompe à fric sur pattes.
Deuxième acte, tout le monde est à New-York, pour la grande première où le singe sera présenté à une bande de friqués heureux. Tout dégénère bien sûr, le singe fout la pagaille dans New-York, retrouve sa belle, et meurt sur l'Empire State Building.
La conclusion est la suivante : La belle a tué la bête.
Même si le refrain de King Kong est aussi connu que Baby One More Time de Britney Spears, il n'en reste pas moins que le long-métrage vaut vraiment le détour, de par son aspect esthétique travaillé à la perfection, ses personnages complexes et émouvants, et son rythme, certes un peu lent comme à l'ancienne, mais doté d'un charme non-négligeable. Le passage plutôt long de Skull Island (avant, pendant, après le kidnapping d'Ann) se regarde avec curiosité, même si certains moments nécessitent un scotchage à son siège : entre des espèces de T-Rex voraces, insectes géants et autres monstruosités, le voyage sera effrayant. Skull Island est une sorte de monde perdu (comme le livre d'Arthur Conan Doyle), un endroit où le chaos règne. Malgré son caractère civilisé, New-York est un monde perdu où les seules valeurs dominantes semblent être l'argent, la recherche du succès, et l'indifférence face à la souffrance des autres.
Avant d'être un film d'action, d'aventures, King Kong est avant tout est un film bourré d'émotions, de sentiments en tous genres: une vraie mine d'or pour la psychologie des personnages.
Ann Darrow, le premier rôle féminin, est la sensibilité même, la douceur, la tolérance, tandis que Carl Denham semble dépourvu d'une once d'humanité, le réalisateur représentant l'égocentrisme, l'opportunisme. Les bonnes valeurs sont répandues dans les autres personnages, à l'exception de Bruce Baxter qui cache, lui aussi, une part d'inhumain, comme Denham.
Et bien sûr, qu'est-ce qu'il y a de plus humain que King Kong, la bête qui s'éprend de la belle, qui la sauve, qui veut tout faire pour vivre son histoire d'amour improbable et impossible avec elle?
jeudi 17 juin 2010
Robin Hood
Robin Hood, mouture 2010, une vaste blague ?
Quand Ridley Scott a avoué à la Terre entière qu’il aimait se badigeonner le canal déférent avec de la crème fraîche chaque dimanche après-midi, et qu’il allait réaliser une nouvelle version de Robin Hood, une légende britannique qui a connu de nombreuses adaptations, tout le monde a retenu son souffle, comme à la piscine, quand on faisait semblant de couler, histoire d’être écarté.
The Adventures of Robin Hood de Curtiz, Robin Hood de Reitherman (ou la version Disney) et Robin Hood, Prince of Thieves de Reynolds étaient – parmi la multitude de films sur le héros – ceux considérés comme références principales, et un énième opus ne semblait guère légitime.
Pour la plupart des gens, le film de Reynolds mettant en scène Kevin Costner était même vu comme une référence optimale – la conjugaison du comique et du dramatique avec une pincée de romanesque se mariant aussi bien que Charles et Camilla -, ne nécessitant pas une nouvelle version.
Alors, forcément, quand Ridley Scott a présenté son projet, l’emballement du public n’y était pas. Un nouveau Robin Hood, pourquoi faire ? On a déjà des baladeurs mp3 qui peuvent être vibromasseurs, alors quel intérêt ?!
Russell Crowe aurait même décliné le rôle de Robin, dans un premier temps, jugeant que cette nouvelle version n’avait pas lieu d’être, et qu’en plus, le scénario s’était fait sans historiens ou autres rats de bibliothèque fort utiles lorsqu’il s’agit de composer une oeuvre un minimum fidèle à l’histoire. Après des mois de lectures, de recherches, Crowe a finalement accepté le rôle, et le film a pu se faire, après une révision complète du scénario (ce qui rappelle l’histoire de Terminator 4).
Que vaut le film en lui-même? Il raconte l'histoire d'un hors-la-loi (forcément, c'est toujours une histoire de bad boy), enfin, d'une tête brûlée, Robin Longstride, qui, en France, assiste au décès de Richard Lionheart (un gros connard sans humour), et un peu plus tard, à une embuscade orchestrée par des français - aidés par Godefroy, un membre du gratin anglais, un peu traître sur les bords - visant à récupérer la couronne avant son arrivée en Angleterre, histoire que les français puissent niquer le prince Jean en toute beauté. Longstride et ses compagnons donnent des gros coups de pied au cul des français, font fuir Godefroy, et après une petite promesse à un noble mourant du nom de Locksley, ils décident de partir avec le bateau royal qui attendait les autres, comme ça, ils ne devront pas glander un an en France avant de rentrer sur leur île tant aimée. Un gros quiproquo digne d'un vaudeville - avec un peu plus de sang quand même - se déroule, Robin Longstride devenant magiquement Robert de Locksley. La troupe d'usurpateurs fait une entrée royale en Angleterre, en faisant du prince Jean le nouveau roi, bien malgré eux, mais comme ce sont de bons comédiens, ils jouent le jeu.
Robin, pris d'une crise de culpabilité, parce qu'en plus, il doit aller à Nottingham pour voir le père de Robert Locksley, décide d'honorer la promesse qu'il a faite à Robert, alors qu'il était mourant. A partir d'ici, l'intrigue se centre sur l'arrivée de Robin à Nottingham, ainsi que son installation là-bas, tandis que le spectateur assiste également à une représentation géopolitique de l'Angleterre : entre les caprices burlesques de Jean, et les crasses que Godefroy fait en dupant tout le monde, c'est un véritable portrait de la société, des problèmes politiques de cette période que le film Robin Hood dresse, avec beaucoup d'humour (à travers le personnage du prince Jean).
Russell Crowe mène la danse, offrant une composition à mi-chemin entre celle de 3:10 To Yuma et celle de Gladiator. Les mauvaises langues vont également dire que l'association Crowe-Scott est comparable à celle de Tim Burton et de Johnny Deep, et que Russell Crowe, il est sur son bateau et il tabasse les gens (si vous n'avez jamais vu d'épisodes de South Park, vous ne pouvez pas comprendre cette référence, dansons pour ne pas mourir).
Cate Blanchett a déjà eu des rôles du genre "femme forte, prête à tout, dure comme un roc anglais", dans Elizabeth, par exemple. Mark Strong, est habitué aux rôles de gros connard machiavélique de service, son visage reptilien aidant sûrement : dans Stardust, il terrorisait tout le monde, prêt au pire pour poursuivre son but, et, dernièrement, dans Sherlock Homes, il jouait les fauteurs de troubles.
William Hurt a un rôle certes important au niveau symbolique, mais presque pas présent, très sage, qui essaye de raisonner le prince Jean, l'irresponsable de service.
Seul bémol dans ce casting sans faute : Léa Seydoux, une actrice française jouant une française, qui a toujours la même expression blasée et le même jeu, quel que ce soit le film dans lequel elle joue.
Robin Hood n'a pas été bien accepté, du point de vue des critiques. On reproche au film d'aller dans tous les sens, de ne pas se centrer assez sur Robin, de ne présenter que la partie de l'histoire qui a précédé la légende, alors que ce qui intéresse Josiane, c'est la légende, l'homme derrière l'arc. Cette surexploitation du contexte historique pose également question : les gens voulaient du romanesque, de la poudre aux yeux.
Et il semblerait que ce ne soit pas la faute à Ridley Scott en particulier, mais aux adaptations de légendes : on va vers le plus réaliste, le plus contextualisé, le plus explicatif, on renonce au fantastique : comme exemple, King Arthur, en 2004, de Fuqua, qui oubliait les délires pornographiques de la fée Morgane, les tours de passe-passe de Merlin, le scénario peuplé d'orgies entre chevaliers, chevaux et dames. Bref, il semble que les légendes n'ont plus lieu d'être, qu'elles vont être remaniées, dans une version plus réaliste, un peu comme la télé-réalité, mais sans les nichons refaits.
Maintenant, l'autre problème est celui de la légitimité : comme dit précédemment, les films sur Robin Hood sont aussi nombreux que les opérations de chirurgie esthétique de Cher, certains des films faisant l'unanimité plus que d'autres. Alors que les affiches et les bandes-annonces commençaient à fleurir comme les allergies aux pollens, le peuple grondait dans sa barbe que zut, on s'en fout, ce sera pas aussi bien que celui avec Costner. A la sortie des salles, on pouvait même entendre c'est nul, celui avec Alan Rickman était vingt fois mieux, bon, on va se boire une bière putain?. Quelques fois, des avis plus sensés, qui disaient que ce n'était pas comparable, c'est un nouveau genre.
Il n'y a pas de véritable raison de décrire le film comme un navet, et pourtant, les critiques étaient aussi clémentes qu'Obama lorsqu'il s'adressait à BP à la Maison Blanche.
Bien sûr, le prince Jean mérite deux claques, est un peu ridicule par moments, le film est sans doute trop long, mais c'est une vision unique et originale de ce qui a mené à une légende archiconnue. Maintenant, à savoir si Ridley Scott aurait dû faire le film sur la légende en tant que telle et pas les prémisses, le débat reste ouvert. Voilà, on ne peut pas comparer ce film aux anciens, pour la simple raison qu'il ne traite pas du même sujet, du même moment. De plus, on peut déceler une sorte de morale cachée, très vingt-et-unième siècle, sur la liberté des hommes, leur besoin d'évoluer dans une société égalitaire pour être heureux.
Chaque film est un produit de son temps, de sa génération, de son époque. Le film de Reynolds résultait de l'effet héros presque surhumain, avec Costner, et celui de Scott, lui, reflète plus la société actuelle, qui semble se faire baiser par le gouvernement qui est constitué de traîtres et de gens ridicules (comme en Belgique), ce qui ne plait pas aux gens, parce qu'ils préfèrent les beaux gosses fougueux, pour leur faire oublier que putain, ils ne doivent pas rendre en retard leur déclaration d'impôts.
Quand Ridley Scott a avoué à la Terre entière qu’il aimait se badigeonner le canal déférent avec de la crème fraîche chaque dimanche après-midi, et qu’il allait réaliser une nouvelle version de Robin Hood, une légende britannique qui a connu de nombreuses adaptations, tout le monde a retenu son souffle, comme à la piscine, quand on faisait semblant de couler, histoire d’être écarté.
The Adventures of Robin Hood de Curtiz, Robin Hood de Reitherman (ou la version Disney) et Robin Hood, Prince of Thieves de Reynolds étaient – parmi la multitude de films sur le héros – ceux considérés comme références principales, et un énième opus ne semblait guère légitime.
Pour la plupart des gens, le film de Reynolds mettant en scène Kevin Costner était même vu comme une référence optimale – la conjugaison du comique et du dramatique avec une pincée de romanesque se mariant aussi bien que Charles et Camilla -, ne nécessitant pas une nouvelle version.
Alors, forcément, quand Ridley Scott a présenté son projet, l’emballement du public n’y était pas. Un nouveau Robin Hood, pourquoi faire ? On a déjà des baladeurs mp3 qui peuvent être vibromasseurs, alors quel intérêt ?!
Russell Crowe aurait même décliné le rôle de Robin, dans un premier temps, jugeant que cette nouvelle version n’avait pas lieu d’être, et qu’en plus, le scénario s’était fait sans historiens ou autres rats de bibliothèque fort utiles lorsqu’il s’agit de composer une oeuvre un minimum fidèle à l’histoire. Après des mois de lectures, de recherches, Crowe a finalement accepté le rôle, et le film a pu se faire, après une révision complète du scénario (ce qui rappelle l’histoire de Terminator 4).
Que vaut le film en lui-même? Il raconte l'histoire d'un hors-la-loi (forcément, c'est toujours une histoire de bad boy), enfin, d'une tête brûlée, Robin Longstride, qui, en France, assiste au décès de Richard Lionheart (un gros connard sans humour), et un peu plus tard, à une embuscade orchestrée par des français - aidés par Godefroy, un membre du gratin anglais, un peu traître sur les bords - visant à récupérer la couronne avant son arrivée en Angleterre, histoire que les français puissent niquer le prince Jean en toute beauté. Longstride et ses compagnons donnent des gros coups de pied au cul des français, font fuir Godefroy, et après une petite promesse à un noble mourant du nom de Locksley, ils décident de partir avec le bateau royal qui attendait les autres, comme ça, ils ne devront pas glander un an en France avant de rentrer sur leur île tant aimée. Un gros quiproquo digne d'un vaudeville - avec un peu plus de sang quand même - se déroule, Robin Longstride devenant magiquement Robert de Locksley. La troupe d'usurpateurs fait une entrée royale en Angleterre, en faisant du prince Jean le nouveau roi, bien malgré eux, mais comme ce sont de bons comédiens, ils jouent le jeu.
Robin, pris d'une crise de culpabilité, parce qu'en plus, il doit aller à Nottingham pour voir le père de Robert Locksley, décide d'honorer la promesse qu'il a faite à Robert, alors qu'il était mourant. A partir d'ici, l'intrigue se centre sur l'arrivée de Robin à Nottingham, ainsi que son installation là-bas, tandis que le spectateur assiste également à une représentation géopolitique de l'Angleterre : entre les caprices burlesques de Jean, et les crasses que Godefroy fait en dupant tout le monde, c'est un véritable portrait de la société, des problèmes politiques de cette période que le film Robin Hood dresse, avec beaucoup d'humour (à travers le personnage du prince Jean).
Russell Crowe mène la danse, offrant une composition à mi-chemin entre celle de 3:10 To Yuma et celle de Gladiator. Les mauvaises langues vont également dire que l'association Crowe-Scott est comparable à celle de Tim Burton et de Johnny Deep, et que Russell Crowe, il est sur son bateau et il tabasse les gens (si vous n'avez jamais vu d'épisodes de South Park, vous ne pouvez pas comprendre cette référence, dansons pour ne pas mourir).
Cate Blanchett a déjà eu des rôles du genre "femme forte, prête à tout, dure comme un roc anglais", dans Elizabeth, par exemple. Mark Strong, est habitué aux rôles de gros connard machiavélique de service, son visage reptilien aidant sûrement : dans Stardust, il terrorisait tout le monde, prêt au pire pour poursuivre son but, et, dernièrement, dans Sherlock Homes, il jouait les fauteurs de troubles.
William Hurt a un rôle certes important au niveau symbolique, mais presque pas présent, très sage, qui essaye de raisonner le prince Jean, l'irresponsable de service.
Seul bémol dans ce casting sans faute : Léa Seydoux, une actrice française jouant une française, qui a toujours la même expression blasée et le même jeu, quel que ce soit le film dans lequel elle joue.
Robin Hood n'a pas été bien accepté, du point de vue des critiques. On reproche au film d'aller dans tous les sens, de ne pas se centrer assez sur Robin, de ne présenter que la partie de l'histoire qui a précédé la légende, alors que ce qui intéresse Josiane, c'est la légende, l'homme derrière l'arc. Cette surexploitation du contexte historique pose également question : les gens voulaient du romanesque, de la poudre aux yeux.
Et il semblerait que ce ne soit pas la faute à Ridley Scott en particulier, mais aux adaptations de légendes : on va vers le plus réaliste, le plus contextualisé, le plus explicatif, on renonce au fantastique : comme exemple, King Arthur, en 2004, de Fuqua, qui oubliait les délires pornographiques de la fée Morgane, les tours de passe-passe de Merlin, le scénario peuplé d'orgies entre chevaliers, chevaux et dames. Bref, il semble que les légendes n'ont plus lieu d'être, qu'elles vont être remaniées, dans une version plus réaliste, un peu comme la télé-réalité, mais sans les nichons refaits.
Maintenant, l'autre problème est celui de la légitimité : comme dit précédemment, les films sur Robin Hood sont aussi nombreux que les opérations de chirurgie esthétique de Cher, certains des films faisant l'unanimité plus que d'autres. Alors que les affiches et les bandes-annonces commençaient à fleurir comme les allergies aux pollens, le peuple grondait dans sa barbe que zut, on s'en fout, ce sera pas aussi bien que celui avec Costner. A la sortie des salles, on pouvait même entendre c'est nul, celui avec Alan Rickman était vingt fois mieux, bon, on va se boire une bière putain?. Quelques fois, des avis plus sensés, qui disaient que ce n'était pas comparable, c'est un nouveau genre.
Il n'y a pas de véritable raison de décrire le film comme un navet, et pourtant, les critiques étaient aussi clémentes qu'Obama lorsqu'il s'adressait à BP à la Maison Blanche.
Bien sûr, le prince Jean mérite deux claques, est un peu ridicule par moments, le film est sans doute trop long, mais c'est une vision unique et originale de ce qui a mené à une légende archiconnue. Maintenant, à savoir si Ridley Scott aurait dû faire le film sur la légende en tant que telle et pas les prémisses, le débat reste ouvert. Voilà, on ne peut pas comparer ce film aux anciens, pour la simple raison qu'il ne traite pas du même sujet, du même moment. De plus, on peut déceler une sorte de morale cachée, très vingt-et-unième siècle, sur la liberté des hommes, leur besoin d'évoluer dans une société égalitaire pour être heureux.
Chaque film est un produit de son temps, de sa génération, de son époque. Le film de Reynolds résultait de l'effet héros presque surhumain, avec Costner, et celui de Scott, lui, reflète plus la société actuelle, qui semble se faire baiser par le gouvernement qui est constitué de traîtres et de gens ridicules (comme en Belgique), ce qui ne plait pas aux gens, parce qu'ils préfèrent les beaux gosses fougueux, pour leur faire oublier que putain, ils ne doivent pas rendre en retard leur déclaration d'impôts.
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mardi 22 décembre 2009
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