Affichage des articles dont le libellé est adolescents. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est adolescents. Afficher tous les articles
vendredi 13 mai 2011
red riding hood, un spin-off de twilight
En 2008, Hollywood a compris quelque chose que toute organisation commerciale doit savoir : les adolescent(e)s sont une pompe à fric. Ils peuvent faire de certains produits des mines d'or : que ce soit les sacs Eastpack, les chaussures Converse, il suffit d'un peu de pub et tout marche, tout se vend, pour qu'au final l'argent tombe dans les bras des investisseurs, ivres et écrasés sous le poids des billets verts. L'industrie du cinéma fonctionne de la même façon : il faut tomber sur un filon à exploiter, du film d'action lourdingue à la comédie sentimentale à deux francs, quel qu'en soit le prix, les bénéfices surpasseront largement les coûts occasionnés. Donc, en 2008, Warner Bros s'est frotté les mains avec malice en voyant les chiffres du premier Twilight auquel le géant du cinéma croyait sans y croire véritablement.
En 2011, Warner Bros se frotte toujours les mains (avec de la lotion antiseptique cette fois-ci, la faute à la grippe porcine) : Twilight et Harry Potter lui rapportent de quoi se faire de vieux os à Dubaï, dans la suite présidentielle du Hilton. Le seul bémol dans l'histoire c'est que les deux sagas touchent à leur fin, et que donc, elles ne rapporteront plus autant d'argent dans les années à venir, il ne faut pas avoir pris de cours de Logique pour le deviner. Cela dit, Warner Bros ne s'en fait pas du tout pour son pactole : des scénaristes hyper entraînés peuvent toujours calquer Twilight, et faire mouiller en deux images « chaudes » les adolescentes scotchées à leurs fauteuils, par exemple, en écrivant Red Riding Hood (Chaperon Rouge en français). Vous n'y croyez pas? Laissez-vous convaincre alors.
Red Riding Hood est à Twilight ce que la famille royale anglaise est aux services en porcelaine à l'effigie des futurs mariés pour les mariages princiers. La base de l'histoire de Red Riding Hood est la même que celle de Twilight : une fille qui rêve du prince charmant (ou d'un ailleurs) est aux prises avec deux garçons : celui à qui elle veut donner son string usagé, et l'autre avec qui elle doit obligatoirement se marier, oh putain, zut, merci les vieux. La copie est même encore pire vu que la réalisatrice du film, Catherine Hardwicke, est aussi la réalisatrice du premier Twilight, et Billy Burke joue encore le père de l'héroïne, ici blonde, faut pas non plus que les nunuches peu subtiles qui vont voir le film comprennent qu'il s'agit juste d'une nouvelle version de Twilight.
La seule différence entre les deux films, c'est que la bande-annonce de Red Riding Hood essaye de miser plus sur l'enquête, l'ambiance, l'esthétique, tout en nous gratifiant de quelques images "sensuelles". Bien entendu, la presse avait aussi vu une différence avec Twilight de taille : des scènes langoureuses, limite érotiques. Il n'en est absolument rien en pratique, la méchante publicité mensongère ; même pas une paire de fesses, une paire de seins ou l'évocation d'un coït interrompu ; Red Riding Hood est donc aussi virginal que son grand-frère, Twilight, avec un choix cornélien à la clef pour une héroïne qui devrait se faire dévorer par une horde de larves vaginales, ça nous changerait.
Même les deux prétendants au coeur de Valérie (Amanda Seyfried) sont des stéréotypes ambulants, des versions vanille, light ou zero de Twilight : entre le rebelle musclé aux cheveux noirs (qui est directement suspecté par le spectateur d'être un loup-garou, comme c'est habile) et le "beau gosse" qui ressemble à un anglais "prince charming" (Edward version humain), on côtoie la bouse de ce qui se fait en matière de scénario. Les altercations entre les deux jeunes hommes rappellent sans difficulté ce qui a déjà été vu dans le film sur les vampires végétariens qui posent sur suicide girls.
Ah pardon, je me trompe d'article. Dommage.
Poussons même la perversité jusqu'à comparer une des affiches de Red Riding Hood avec celle du second volet de Twilight : les trois protagonistes sont placés exactement au même endroit : à droite pour la fille, le rebelle au milieu avec la même pose, et l'anglais coincé du cul à gauche. Et tout ce petit monde fait la même gueule, et, à part celui du centre qui est vraiment mis de la même façon sur les deux affiches, les deux autres occupent une position qui ressemble vaguement à celle de l'autre affiche.
Est-ce que Warner Bros nous prend pour des cons?
Le principe de Red Riding Hood est donc « on prend des personnes différentes, et on refait à peu près la même chose que ce qui fait gagner du fric : une histoire pour adolescentes, avec une dose de frisson, et un rien de scénario, mais juste pour ceux qui accompagnent, pour qu'ils se demandent qui est le loup ». Si le film innove par rapport à Twilight - qui n'est qu'une démonstration de mièvrerie pré-pubère -, c'est en insérant cette histoire de loups-garous assoiffés de sang qui donne l'impression de se retrouver dans une partie des Loups-garous de Thiercelieux.
Passé ce détail positif, c'est le néant.
Scénario dépourvu d'une quelconque intelligence puisqu'on mise sur les sentiments godiches, réalisation minable pour les trente premières minutes (même un étudiant en médecine vétérinaire aurait fait mieux, on parie?) où des plans moches/insipides/peu travaillés/sans logique/triviaux se succèdent, beaucoup d'humour sans doute involontaire, la faute à la nullité du scénario et de la mise en scène, et des acteurs déplorables à l'exception de Gary Oldman et de Julie Christie. C'est à se demander ce qu'ils sont d'ailleurs venus faire dans ce pétrin burlesque. Amanda Seyfried n'a pas encore eu l'opportunité de nous montrer son talent, et ce n'est pas dans ce film qu'elle va le faire. Dès le générique, elle sombre dans la « construction » d'un personnage pour lequel personne n'a envie de se prendre d'affection (ou pour simplifier disons les choses clairement : si au pire, on ne peut pas compatir, qu'on puisse fantasmer, et bien non en définitive).
Voici donc un spin-off de Twilight, les vampires en moins, les loups en plus grand nombre, Amanda Seyfried plus tarte que d'habitude, et toujours pas de sexe, putain.
vendredi 10 septembre 2010
comment expliquer le succès de twilight?
Comment expliquer le succès de Twilight?
D'abord nous devons commencer par quelques statistiques.
Ainsi, nous débutons avec le public visé : de 11 à 17 ans ; 68% des données se trouvent comprises dans cet espace. Très peu de données aberrantes à gauche de la distribution (les moins de onze ans) mais beaucoup de données à droite, jusque 22 ans. Ensuite, quelques données aberrantes (=extrêmes). La moyenne d'âge tourne autour de 14-15 ans.
Passé ce passage très mathématique, nous pouvons conclure comme suit : il ne faut pas un cerveau pour regarder Twilight mais la probabilité de tomber sur une adolescente de 14 ans qui aime les films est très proche de 1 (p = 0.9). Et en probabilités, on considère qu'un évènement a une probabilité de 1 s'il est certain qu'il va se produire (exemple : qu'Edward va dire à Bella qu'il est puceau -> p = 1)
Qu'est-ce que ce passage nous apprend? Que le public visé est donc jeune dans sa tête, encore bien mielleux, malléable, et sans doute propice à croire aux contes de fées.
Les contes de fées moderne diffèrent bien sûr des anciens : avant, il fallait tomber sur le bon mec, perdre sa petite culotte hello kitty avec, lui faire trois gosses et espérer que vingt ans plus tard, il ne finisse pas par troncher une gamine de dix-neuf ans dans la voiture familiale pour sa crise de la quarantaine. Le conte de fées moderne, c'est relatif, d'abord à l'éternité (qui (n')a (pas) peur de Virginia Woolf ou de la mort?), ensuite à la fantaisie, il faut sortir de ce monde désenchanté, tout est KO à côté, tous les idéaux, les mots. C'est un peu ça. Manque plus que Woody Allen fasse des films à l'eau de rose et bam, ça va faire des chocs qui piquent.
L'histoire de vampires gentils et aimants bourrés de fric tombe au bon moment : la crise fait peur, les maladies aussi, et la prof d'anglais quand elle oblige les anglophones à lire Pride and Prejudice, c'est la merde, it is a truth universally acknowledged, that a single man in possession of a good fortune, must be in want of a wife (comme quoi Jane Austen avait tout compris).
Twilight répond donc aux attentes des adolescentes actuelles : une rencontre surnaturelle, du fric, pas de vieillissement dégueulasse incluant seins pendants et peau du cou très "sharpei", un type qui ne va pas coucher le premier soir et larguer comme une vieille chaussette après, une volvo rapide, du fric, une belle-famille sympa, et des nanas à poil (ah non, je délire, dommage).
Ceci n'explique qu'une partie de l'histoire ; Twilight véhicule d'autres images; nous commencerons donc par le Moyen-Age, parce que l'Antiquité, à part un ou deux mythes qu'on connait tous par coeur, il n'y a rien à dire.
Au cours du Moyen-Age, il y a eu la Chanson de Geste (encore appréciée par les ricains, et exploitée dans leurs films de guerre d'ailleurs), et l'Amour Courtois.
La Chanson de Geste n'ayant pas vraiment de valeur ici – si ce n'est pour relater comment la grosse fight finale a lieu entre les vampires et les vampires – nous parlerons plutôt de l'Amour Courtois.
L'Amour Courtois, c'est l'art d'aimer, de faire la cour, tout en restant chaste et pur, en laissant l'amour se consumer dans l'esprit, mais jamais en appliquant ses désirs dans un lit. L'homme doit faire une série de choses pour la femme, lui prouver son amour, mériter l'amour de la femme, et se raser ses testicules hirsutes de chevalier. L'auteure de Twilight semble avoir compris cette définition de l'Amour Courtois puisqu'elle l'applique parfaitement dans ses romans, à travers deux personnages : Edward et Jacob (parce que mine de rien, le petit loup-garou est aussi un grand romantique). Ces deux "chevaliers" vont d'ailleurs s'affronter pour gagner le coeur de Bella, diminutif d'Isabella, comme Isabelle de Castille ou Isabelle Adjani, ou alors je dois m'emporter, pardon.
Bref, deux histoires d'amour croisées, un choix rudement difficile à faire (entre un fromage blanc et des muscles, que faut-il choisir) et des tergiversations gamines qui durent des heures, même des centaines de pages pour ceux qui ont lu les romans. Tout ça pour choisir à qui donner son hymen.
Parce que bien sûr, Bella est aussi vierge que Sandrine, ta voisine qui ressemble à un bouledogue anglais un soir de St-Patrick, qui n'a jamais pu se faire sauter par Stéphane, parce que Stéphane, il préfère les blondes, les brunes ne comptent pas pour des prunes. Deux explications s'offrent à nous : ou Stephenie Meyer voulait écrire un hommage à l'Amour Courtois en dix mille pages pour un baiser chaste, ou, encore mieux, Stephenie Meyer, dans sa condition, est une grosse coincée du cul qui n'a pu résister à l'envie d'écrire son histoire d'amour parfaite pour faire rêver ses copines qui ont eu des histoires sentimentales aussi loseuses que les siennes?
Même si les connaisseurs répliqueront que Bella veut se faire prendre l'oignon - et même les tomates - par son cher Edward, il n'en reste pas moins qu'il faut un temps considérable avant que l'action se déroule.
Cette vieille valeur ancestrale du mariage refait surface quand Edward demande à Bella de l'épouser, pour pouvoir copuler en toute légalité, et même plus si elle s'épile l'entre-cuisses.
Il n'y a qu'aux USA qu'on croit encore véritablement au "je reste vierge jusqu'au mariage et je prie avant chaque repas", ce qui donne une touche anachronique à ce récit de vampires végétariens, forcément qu'on me dira, après tout, ils vivent à travers plusieurs époques, et Bella, dans un premier temps est aussi enthousiasmée par cette idée de mariage que Jean-Pierre Coffe par un régime sans sucre et sans gluten.
Edward est né dans une époque qui n'est plus : regardez le grand-tonton Gaston, qui n'a plus qu'une dent, et qui parle encore avec nostalgie de l'époque où les femmes portaient des corsets,- non pas pour faire les putes- mais parce qu'elles n'avaient pas trente-six solutions. Quand la vieille mentalité rencontre la nouvelle, ça fait des étincelles.
Et plus encore quand on parle de mariage.
Stephenie Meyer, une mormone, qui écrit une saga sur l'amour courtois, la fidélité, le mariage, c'est un peu comme Sarkozy qui parle de nettoyer au Karcher son appartement : un discours certes plausible, mais qui, cache bien plus qu'une simple tranche de rigolade.
Bon, la thèse selon laquelle Meyer voulait écrire un guide d'éducation sentimentale/sexuelle est sans doute absurde. Mais peut-être pas tant que ça, en fait.
(On me spoile que Bella et Edward finissent par baiser, mais que cela se fait dans la douleur pour la demoiselle : une preuve de plus que, le sexe, selon Twilight, c'est mal)
Au-delà de ces considérations sur les vieilles valeurs remises au goût du jour pour des adolescents de plus en plus fragiles et à moitié cons, n'oublions pas le poids non-négligeable de l'attractivité de l'immortalité.
Vous voulez survivre? Alors trouvez un vampire, le seul inconvénient c'est que vous devez dire adieu à tout le monde, à vos amis. Sinon, ils seront jaloux et il faudra les transformer aussi ; le bordel en perspective est tellement grand, que finalement, tant pis pour la tante Simone, de toute façon, on ne bouffera plus ses tartes au citron.
Être immortel, c'est bien, on ne change plus, pas de rides, et surtout pas la dégradation physique et mentale que les grands-parents doivent affronter un jour ou l'autre. Un autre facteur de malaise dans la société, dans la vie, tient au fait de l'incertitude de l'existence : personne ne peut être sur de vivre jusqu'à 80 ans, il y a les maladies, les accidents et autres qui peuvent survenir à n'importe quel moment. La solution de devenir vampire quand on le veut, ou de pouvoir l'être dans un moment critique, se veut rassurante pour les gens : au moins, on ne souffrira pas plus longtemps, et on peut être sûr de vivre tout ce qu'il y a à vivre sur cette Terre, du cinéma bidon aux chanteuses excentriques. Sauf que le premier plaisir, celui du palais, de l'estomac, ne sera plus possible. Mais pour être beau/belle, on peut se priver de bouffer, ce n'est pas ce que font les anorexiques?!
Tout ceci n'explique que partiellement le succès de Twilight, il y a d'autres variables à prendre en compte, dont celle de Robert Pattinson, considéré comme le "plus beau mec de la Terre hihi" par les adolescentes qui n'ont jamais été des références en matière de goût. Ou même Taylor Lautner, qui a pris du muscle et du zizi, ce qui n'est pas pour déplaire à pas mal de jeunes donzelles.
Les niaiseries adolescentes ont toujours existé, que ce soit les yéyés des sixties, ou encore Premiers Baisers/Hélène et les Glaçons début des années nonante. Il semble donc que les adolescents aiment les bêtises, comme Justin Bieber, Hannah Montana, Twilight, qui représentent bien leur univers bourré d'hormones et d'illusions puériles. Sans doute un autre moyen de s'évader du monde qui est trop dur pour eux.
Inscription à :
Articles (Atom)