dimanche 14 décembre 2008

No country for old men



Ethan et Joel Coen signent un thriller aux allures de western.

Quelque part au Texas, près du Mexique, début des eighties.
Llewelyn se promène dans des étendues désertiques, et par hasard, découvre non-loin d'une route, un carnage : des cadavres humains et leurs jeeps abandonnées... Il trouve également une valise contenant un pactole. Il rentre avec cette dernière chez lui.
Se sentant coupable de ne pas avoir donné un peu d'eau au seul survivant du massacre très mal en point, Llewelyn retourne sur les lieux de la poule aux oeufs d'or. Des mexicains l'attendent.
Il s'en sort in extremis, et essaye de s'enfuir car il a laissé sa jeep là-bas, et que grâce à sa plaque d'immatriculation, on va pouvoir le retrouver.
En effet, Anton Chigurh, un homme vraiment très dangereux, est sur sa piste...

Angoissant, intriguant, efficace ce dernier film (enfin, plus maintenant) des films Coen. On nous sert actuellement beaucoup de soi-disant thrillers, mais aucun ne fait mouche. C'était sans compter le coup de main des frères Coen, qui ont décidé de montrer ce qu'était un pur moment de stress, où les yeux sont rivés sur l'écran avec effroi, dans la volonté de savoir ce qui va suivre.
C'est vrai, No Country For Old Men n'invente strictement rien du point de vue de la réalisation : il s'agit plutôt d'une démonstration de franche maîtrise d'éléments connus, simples. Voilà la grande vérité : parfois les choses les plus élémentaires, les plus sobres sont les plus infaillibles, et surtout, quand elles sont superbement mises en oeuvre.

Au-delà de l'histoire de course-poursuite, il y a une réflexion sur l'évolution des mentalités, l'évolution de la criminalité. Le personnage de Tommy Lee Jones, un shérif, s'interroge tout au long du film là-dessus. Il vit dans "ce pays qui n'est pas pour le vieil homme", là où tout change trop vite, là où plus rien n'est comme avant. Ce pays, cet endroit, ce monde n'est plus compréhensible pour lui.

Comment ne pas saluer Javier Bardem au passage pour son interprétation méthodique, rigoureuse, vicieuse et perverse d'Anton Chigurh, un des plus brillants et dangereux "méchant" de l'histoire du Cinéma?! Son jeu est dérangeant, déstabilisant, malsain, à l'image du personnage: un type vraiment fou, qui va toujours au bout des buts qu'il se fixe : meurtre, pile ou face qui s'avère une fois sur deux fatal pour celui qui y joue avec lui malgré lui, etc.
Ce Chigurh me fait penser aux vilains cyborgs de Terminator (nous parlons des deux premiers, le troisième n'a jamais existé que ce soit clair) ; il n'arrête jamais, il n'a aucune âme, pour lui, sa mission est sa seule préoccupation. Un vrai bad guy super redoutable.

No Country For Old Men est donc un bijou du septième art où une atmosphère angoissante accompagne le spectateur du début à la fin. Un conseil : cardiaques s'abstenir s'ils tiennent à la vie.