lundi 12 avril 2010

message écolo au cinéma?



A moins d'être complétement ermite, ignorer que l'écologie est un sujet au centre des préoccupations aujourd'hui relève de l'impossible. Copenhague cette année, les nouvelles voitures qui émettent moins de saloperies, les sacs réutilisables obligatoires, les écochèques, meilleurs prix dans les transports en commun pour les étudiants, tout est fait pour encourager le consommateur (pouvons-nous encore nous définir autrement que par ce terme?) à changer de genre de genre de vie. Bien sûr, quand on prend un peu de recul, cette nouvelle sorte d'écologie fait très « mode », et on ne s'étonne pas que les magasins bio ont pu fleurir aussi vite, en une poignée de mois, alors qu'il y a encore cinq ans, être écolo voulait dire être hippie, et qu'acheter local et bio semblait une blague réservée à moins d'un pour cent de la population. Bref, rien n'échappe au sujet vert, et surtout pas le cinéma.


Le cinéma, comme la littérature et la musique, est un produit de son temps avant tout. Même si nous avons des genres particuliers (films d'auteur, blockbuster, comédie, fantastique), qui, répondent à des normes stylistiques certaines, ils ne restent pas moins les résultats d'une époque précise, d'un moment dans le temps. Il est bien évidemment prématuré de définir le renouveau de ces dernières années, le recul nécessaire n'étant pas là. Néanmoins, ces quelques trois dernières années des films grand public avec des thématiques écologiques ont ébranlé le monde du cinéma. Hollywood devient écolo? Pas sûr, mais privilégie le message qui encourage le respect de l'environnement.


Au niveau des récits sur l'exploitation abusive, nous avons Avatar, fable de James Cameron, qui entraîne le spectateur sur une autre planète, et d'emblée, concède une vérité admise depuis longtemps : les hommes courent après l'argent, des choses à exploiter, et peu importe ce que la Nature va payer de ces folies.



Concernant la pollution, Wall-E, l'illustration même de l'avertissement qui surgit en bas de l'écran lors des publicités pour sucreries : « Mangez, bougez, sinon vous deviendrez de grosses montgolfières rouges », se charge du message avec sa réalité cruelle pour la Terre, dépeuplée, sans plus aucune végétation, et sous des tonnes de déchets. Le pauvre petit Wall-E est le dernier habitant de la planète bleue, chargé de passer la vie de sa batterie à ranger, trier, nettoyer le bordel laissé par les hommes, qui, eux, sont partis loin dans l'espace.

En 2007, le film des Simpsons racontait comment Springfield était dans la merde, la faute à la boulimie légendaire d'Homer, à cause de qui, le lac était dans un état déplorable de pollution, devenant radioactif, et même pire. Les conséquences de la monstrueuse bêtise du célèbre américain jaune lambda résonnaient même comme une alarme envers ceux qui ne pensent qu'à leur plaisir plutôt que de se joindre à l'effort collectif. On est bien en Glaglaska (il fallait placer ça quelque part)!



Point de vue ressources essentielles, il y a l'eau, dans Quantum of Solace. Dominic Greene (rien qu'au nom ça veut tout dire) dirige Greene Planet, qui, soi-disant est écologique et veut sauver la flore, mais, qui en fait, tire les ficelles derrière les gouvernements en perdition et récupère son pesant d'eau. La thématique ne fait peut-être pas tellement écolo en soi, mais quand on sait que pour le moment on parle de l'importance de l'eau, considérée comme la première ressource du monde, qu'on se questionne sur le fait que dans les prochaines années on risque d'en manquer, on reste dans la préservation de l'environnement.


Puisqu'on parlait des plantes un peu plus haut, personne n'a échappé à The Happening, connu sous le nom de Phénomènes en français, le film de Night Shyamalan sur une vague de suicide à très grande échelle, causée par la flore, lassée de la pollution et de l'omniprésence des hommes. Film au fondement purement écologique, puisqu'il pose la question de la vengeance de l'environnement sur nos actions souvent irresponsables.



Enfin, même si le film date de 2004, il y a The Day After Tomorrow, un scénario catastrophe où la Nature fout un gros coup de pied au cul de New-York, et tant d'autres grandes villes. Bien sûr, le film n'est pas réaliste, des changements climatiques d'une telle ampleur ne se font pas en quatre jours, mais pour les besoins des amateurs d'effets spéciaux, tout est bon.

Et si on en arrive là, c'est inévitablement la faute de l'homme.


Quelle image des hommes (et de leurs actes) véhiculent grosso modo ces films ? Que les hommes sont égoïstes, obsédés par leur petite personne, oublient trop souvent qu'ils ne vivent pas seuls, mais dans un monde organisé, où leurs enfants vont leur succéder un jour. La place donnée à l'environnement est moindre, comparée à celle de l'argent. L'homme n'est bon qu'à faire des dégâts, à tuer la Terre, sans jamais assumer ses conneries.
Si cette vision très pessimiste de l'homme pourrait heurter l'égo surdimensionné de certaines personnes pensant détenir toute forme de vérité, il n'en reste pas moins que les messages se veulent sûrement comme des bombes à retardement comportementales, dans la mesure où ils peuvent influencer les comportements des spectateurs, et les forcer à agir pour le bien de la Nature, de la Terre.