Pour son troisième long métrage de sa trilogie concernant l'adolescence et le passage à l'âge adulte, Sofia Coppola décide de livrer au public une grosse meringue ornée de macarons roses parlant de Marie-Antoinette, dernière reine de France.
Marie-Antoinette sort en 2006, et divise la critique : entre ceux qui voient une insulte pour l'Histoire parce qu'on nous sert uniquement les grandes lignes, et ceux qui ne voient que deux heures d'étalages de costumes magnifiques, de décors fabuleux faute de scénario, le film se fait plus d'ennemis que d'amis.
C'est que la fille de Francis Ford Coppola a révisé longuement ses carnets d'Histoire, voulant conter l'histoire la plus communément admise. Marie-Antoinette, mariée trop jeune, toujours trop jeune quatre ans plus tard en montant sur le trône de France. Marie-Antoinette alias Madame Déficit, party girl et fashion victim invétérée (Ok, entorse à la règle niveau historique parce que Coppola privilégie la thèse selon laquelle notre autrichienne aurait forniqué avec le compte Fersen, le" charmeur de ces dames").
Partant de l'Histoire, "la fille de" nous livre un regard sur une Marie-Antoinette désabusée, désenchantée, qui s'emmerde royalement dans un château de Versailles qu'elle trouve ridiculous par le respect d'une Étiquette très surfaite et les pressions qui en découlent.
Marie-Antoinette est adolescente lorsqu'elle débarque dans la grandeur de Versailles, pour s'y marier avec le Dauphin, véritable remède contre l'amour. S'enfermant seule dans une routine constituée par ses dames de compagnie ainsi que les diverses fêtes et jeux, elle tente d'oublier qu'on lui prie de faire un héritier au plus vite et de se montrer sympathique avec la maîtresse de Louis XV. Parce qu'ensuite, c'est la tornade entre la mort du monarque, la montée sur le trône d'elle et de son époux, les ennuis concernant la naissance d'un héritier, la vie à la Cour, les amis, les amours, les emmerdes.
La caméra suit Kirsten Dunst, véritablement transcendante, qui s'amuse de l'ennui, de la peur, de la pression tout au long de deux heures de bonheur. Le plus de Coppola a été d'ajouter de jolies couleurs vives et pastels, de tourner à Versailles même, et enfin, de nous montrer autant de Glamour. Car, les apparences sont bien jolies tandis qu'à l'intérieur, Marie-Antoinette se meurt. Le regard de la dernière reine de France est toujours pétillant, espiègle, plutôt optimiste, et naïf, mais, néanmoins, des plus innocents, ce qui fait qu'on ne se prend pas de haine pour cette jeune fille sur qui le Destin tombe sur la gueule de manière brutale.
Il s'agit donc d'un film très introspectif, dont le but ultime n'est pas d'énumérer les faits, mais plutôt d'y apposer le regard probable de Marie-Antoinette.
Véritable must : la musique du film, qui, comme d'habitude chez Sofia Coppola, est fantastique : mêlant musique classique et rock pour un résultat à la hauteur du film : haut en couleurs.
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